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Contexte : En France, le secteur des croisières est en plein essor. Le nombre de croisiéristes a doublé en dix ans, passant de 2,1 millions en 2009 à 4,5 millions en 2019, soit + 7,9 % en moyenne chaque année. Marseille demeure le premier port français dans ce domaine, avec 1,8 million de croisiéristes en 2019.
A l’heure où l’on doit diminuer par presque deux nos émissions pour entrer dans les Accords de Paris certains dinosaures se portent à merveille. Les armateurs s’amusent encore à battre des records avec la livraison en ce début d’année 2022 du plus grand bateau de croisière du monde: 362 m de long (plus de la moitié du Vieux Port), 230 000 tonnes, accueillant près de 10 000 personnes (la ville de Bandol), avec des équipements plus extravagants les uns que les autres : simulateurs de surf, murs d’escalade, patinoire, théâtres, casino, boutiques, piscines (15 !), bains à remous (10), toboggans aquatiques géants, promenades, minigolf, terrains de sport, laser-game, tyrolienne de 24 mètres de long, 20 restaurants, 35 bars (dont le bionic Bar, connu pour ses robots barmans dansants) et tenez-vous bien : un Central Park et son « écrin de végétation luxuriante ».
Cette liste ahurissante fait croire à une dystopie ? Mais non, ce bateau nommé le Wonder of the Seas, était accueilli au Grand Port Maritime de Marseille en ce début d’année.
Dans un contexte de crises écologiques dévastatrices, on n’apas besoin d’écrire une thèse pour se rendre compte de l’absurdité de ce genre d’édifices et du cynisme de ceux qui défendent encore cette activité. Pourtant ce secteur est en plein essor, et aucune politique publique n’est sérieusement engagée à Marseille pour le freiner.
Ce texte visibilise les nombreux voyants qui s’allument en rouge concernant cette activité : pollution de l’air, de la mer, émission de gaz à effet de serre, consommation de ressources, évasion fiscale pratiquée grâce à ces paquebots et quasi-absence de droits pour les personnes travaillant à bord. Il analyse les mesures politiques engagées à Marseille et ailleurs pour diminuer ces impacts, et l’influence exercée par les lobbies.. Cela pour permettre de comprendre les revendications que nous portons, nous, collectifs de citoyens·nes et de militants·es engagés·es à Marseille contre l’activité des croisières.