Pollution : Pour l’interdiction des bateaux de croisières à Ajaccio !
Cet été, Ajaccio accueille chaque jour 1 à 4 énormes bateaux de croisière apportant chacun jusqu’à 6000 passagers : 227 bateaux sur la saison ! La pollution engendrée est conséquente. Ajaccio est une ville déjà grandement polluée
- centrale électrique du Vazzio qui fonctionne au fuel lourd (on nous avait promis le gaz mais nous ne l’aurons pas, tout au plus un pseudo biocarburant qui pollue tout autant que le fuel lourd)
- ferries dont la Corse dépend encore trop, notamment pour son approvisionnement alimentaire, en l’absence d’une politique de soutien à l’autonomie alimentaire et aux petits maraîchers bio
- circulation automobile intense en l’absence d’un réseau de transports en commun fiable et efficace
Dans ce cadre, rajouter la pollution provoquée par ces paquebots est insupportable pour la population qui en subit les conséquences inévitables : maladies respiratoires, allergies, cancers… Cette pollution se constate à l’œil nu avec la poussière noire qui recouvre tout : fenêtres de toit, rebord de fenêtres, terrasses, planchers des appartements…
Nous pouvons y rajouter la pollution sonore : les sirènes de départ sont entendues à plus de 10 km !
De plus, alors que la Corse entière est en restriction d’eau pour cause de sécheresse, il semblerait que l’on offre à chacun de ces bateaux jusqu’à 500m3 d’eau : on nous demande de nous priver pour des touristes qui ont piscines et toboggans sur leur villes flottantes, alimentés avec notre eau ?!
Enfin, l’électrification des quais pour moins de pollution, comme cela peut se faire ailleurs, n’est pas envisageable en Corse puisque l’électricité y est produite au fuel lourd (et que cela n’est pas près de changer) : cela ne ferait que déplacer la pollution de quelques centaines de mètres, soit du port au Vazzio…
Nous savons également que les passagers de ces bateaux ne consomment que peu lors de leurs escales : leurs repas sont prévus et payés sur le bateau et ils ont interdiction d’apporter de la nourriture à bord, par conséquent que peuvent-ils donc acheter ? Un magnet, une carte postale ? Alors que pendant ce temps, les moteurs du bateau tournent toute la journée pour enfumer la ville… Quelques excursions programmées en car (encore de la pollution !) valent-elles tout ce mal ?
Dans le contexte mondial actuel, les croisières sont un loisir générateur d’une telle débauche de ressources que c’en est indécent, d’autant plus pour faire escale dans l’une des villes les plus pauvres de France !
L’avenir qui s’annonce nous invite à plus de sobriété et d’utilisation raisonnée des ressources limitées de cette planète qui nous accueille : les croisières sont clairement inappropriées et doivent cesser immédiatement, dans le monde entier et d’abord à Ajaccio…